Les normopensants
Selon Christel Petitcollin, les surefficients mentaux représenteraient 15% à 30% de la population, ce qui est loin de la majorité des gens. C’est pourquoi elle emploi le terme
normopensant pour désigner les gens qui ne sont pas surefficients mentaux.
Contrairement aux surefficients mentaux, les normopensants sont
hypoesthésiques : leurs sens sont moins développés. Il en découle que leur niveau d’exigence est moins aigu, ce qui est plus confortable pour valider leurs aquis.
Ils savent aussi mieux détecter le signal faible dans le bruit ambiant : tout ce qui n’est pas utile est zappé automatiquement sans effort. Ils
ne se laissent pas facilement distraire. Même s’ils produisent moins d’idées, moins de questions, moins d’originalité, le tout est mieux organisé.
Les normopensants aiment s’amuser et se distraire mais n’éprouvent pas le besoin de refaire le monde. Pour eux, les conversations profondes sont réservées aux moments de déprime. Ils se contentent donc de
commenter les faits et gestes de leur entourage. Mais la médisance ne représente pas une grande part des conversations. Ces conversations légères sont simplement un besoin auquel ils s’adonnent pour resserrer les liens sociaux.
Les normopensants ne sont pas aussi idéalistes que les surefficients mentaux. Ils
acceptent l’imperfection du monde et ne perçoivent pas la justice de manière aussi nette. Là où les cerveaux droits aiment bousculer les choses, les cerveaux gauches tempèrent : ce sont les garants de la stabilité. Ils ne conçoivent pas non plus le besoin d’être en amélioration constante puisqu’ils sont bien intégrés dans la société.
Enfin, ils sont doués d’une
meilleure confiance en soi. La raison en est simple : épargnés par les questionnements et les doutes, ils sont assis sur de
confortables certitudes. Ils peuvent donc s’engager dans l’action en étant confiants, avec un enthousiasme dénué de doute. Et comme ils ont su trouver leur place et développer leur confiance en eux, il s’autorisent à juger les autres avec beaucoup d’assurance.
De leur côté, les surefficients se sentent
marginalisés : si 85% des gens vous disent que le ciel est rouge alors que vous le voyez bleu, combien de temps vont résister vos convictions ?
Les solutions
Ranger et organiser ses pensées
Lorsqu’on produit des idées en continu et que l’on accorde une importance égale à tous les détails, on a du mal à s’y retrouver facilement. Du coup c’est souvent le
fouilli dans la tête des surefficients. Pour ranger tout cela, Christel Petitcollin propose donc deux outils. Le premier est l’utilisation des Mindmaps, ou cartes heuristiques, qui se prêtent bien à la pensée arborescente des surefficients.
L’autre outil, que j’ai trouvé très astucieux, ce sont les
niveaux de pensée. Il consiste à encourager les surefficients à séparer les comportements des valeurs qu’ils perçoivent, ce qui permet aussi de relativiser les échecs.
Voici la hiérarchie suggérée, en partant du plus haut niveau de la pyramide :
•La spiritualité : qui d’autre, dans quel but plus large ?
•L’identité : quel est mon rôle ?
•Les valeurs : pourquoi ?
•Les capacités : comment ?
•Les comportements : quoi ?
•L’environnement : où et quand ?
Les surefficients ont tendance à rester dans les niveaux supérieurs de cette pyramide. Ils se perdent dans des
débats d’idées et oublient de redescendre sur terre. Ils placent même les objets au niveau de l’identité (tels que le vieux pull porté en concert soigneusement conservé comme si c’était un morceau de soi).
Les normopensants sont par contre beaucoup plus proches des niveaux inférieurs. Et ils ne les connectent pas systématiquement à leurs valeurs.
Restaurer son intégrité
Les surefficients ont également besoin de travailler leur estime de soi. Il leur faut
vaincre le perfectionnisme qui les plombent afin de pouvoir valider leurs réussites. Et cela implique de redécouvrir la confortable modestie d’être banal. Au lieu de relativiser leurs victoires d’un "Oui, mais…", ils doivent apprendre à s’octroyer de vrais bravos sans restriction.
Cultiver l’amour de soi peut également se faire par des
outils d’introspection. Imaginez par exemple le petit enfant que vous avez été et montrez-lui que vous l’avez compris : vous n’étiez pas un enfant gauche et maladroit mais plutôt un surdoué. Puis licenciez ce
saboteur intérieur qui vous fait ruminer vos défaites et engagez une petite voix intérieure plus positive, proche de celle d’un coach personnel.
Optimiser le fonctionnement de son cerveau
Afin d’optimiser le fonctionnement de leur cerveau, les surefficients ont intérêt à combler les besoins suivants :
1.
Nourrir leur cerveau d’apprentissages pour satisfaire l’appétit de leur cerveau droit
2.
Faire du sport pour canaliser leur énergie et combler leur déficit en sérotonine et en dopamine (hormones responsables du bien être et du niveau d’énergie)
3.
Explorer leur créativité en sollicitant leur cerveau droit sur des projets excitant contenant un certain degré d’autonomie et une bonne dose de chaleur humaine, source d’encouragements
4.
De l’art afin de satisfaire leur sensorialité : regarder du beau, écouter du mélodieux, ressentir du voluptueux, respirer des parfums, goûter des saveurs
5.
De l’affectif : savoir s’entourer d’amis intimes soigneusement sélectionnés pour l’amour sincère qu’ils vous portent
Bien vivre sa surefficience en société
Ce dernier point est critique car les surefficients souffrent souvent
d’abandonisme : ils ont très peur de se retrouver seul. Du coup ils s’agrippent à leur entourage et les étouffent en exigeant d’eux une exclusivité absolue. Christel Petitcollin suggère plutôt
d’apprivoiser la solitude. Car savoir vivre dans la solitude, à condition que ce soit une solitude choisie et ponctuelle, nous ressource et nous rends capables de mieux choisir qui nous accompagne.
Du fait de leur
hypersensibilité, les surefficients mentaux souffrent aussi des jugements et des criques de leur entourage qu’ils perçoivent comme une agression permanente. Christel Petitcollin encourage donc à prendre un certain recul.
Pour pouvoir
gérer les critiques, il faut d’abord être conscient que le feedback (les retours que l’on reçoit) de nos proches est souvent faussé. Il y a plusieurs raisons à cela, mais on peut déjà pointer du doigt les différences de fonctionnements entre normopensants et surefficients. Dans ce cas, on peut simplement en profiter pour mieux les connaitre et en apprendre plus sur leur façon de penser et leurs tabous. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce feedback peut aussi être pertinent et utile.
Christel nous donne trois recours face aux critiques :
•Si vous trouvez la critique pertinente : remerciez son auteur
•Si vous n’êtes pas d’accord : dites simplement “c’est votre avis”
•Si l’on vous présente comme un défaut ce que vous êtes, confirmez-le avec un sourire
En cas de
rejet, recherchez immédiatement le
contact social (que vous aurez pris soin de diversifier). Ou lorsque ce n’est pas possible, trouvez une corvée pour passer vos nerfs et évacuer cette frustration.
Enfin, méfiez-vous toujours lorsque votre besoin d’être aimé tends à surpasser votre besoin d’être respecté, puisqu’on ne peut pas aimer quelqu’un que l’on ne respecte pas. Installez donc un videur à l’entrée de votre salon VIP afin d’
accorder votre bienveillance uniquement à ceux qui la méritent. Conclusion
(toujours de l'auteur de l'article)
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire le livre Je pense trop de
Christel Petitcollin, dont certains raisonnements ont été de vraies révélations pour moi comme par exemple l’aspect kinesthésique des surefficients.
Loin de s’encombrer de théories nébuleuses et de vocabulaires abscons, le livre est agréable à lire et on reconnait assez vite les situations décrites par l’auteur. D’ailleurs les citations des clients de Christel, qui est psychothérapeute, aident beaucoup à donner à cet ouvrage son aspect pratique.
Je salue enfin le côté
neuro-droitier du livre, car il sort réellement des chemins battus et devrait permettre à tous ceux qui s’y reconnaissent de mieux comprendre et d’utiliser leur potentiel.
http://ceclair.fr/je-pense-trop-comment-canaliser-ce-mental-envahissant-12